Août 2009.

Patrick, qui était sujet régulièrement à des crises  inexplicables d'angoisse, avait le sentiment profond de "traîner" un problème provenant d'un passé très lointain. Il m'a sollicité pour tenter une régression dans ses vies antérieures.

J'ai commencé par une tentative de communication en écriture automatique en mode "open", c'est à dire sans solliciter une entité  en particulier, ceci en utilisant Patrick comme "canal". J'aime bien procéder de cette façon qui me permet de vérifier certaines éventuelles "possibilités" de la personne à aider.

Nous eûmes rapidement un "contact" timide, une écriture très lente et quasiment illisible qui fut très vite remplacée par une communication plus précise, emprunte d'une grande émotion qui se communiqua rapidement à Patrick.

Pour résumer : Cette âme se présenta comme étant Irène qui fut une épouse de Patrick dans une vie lointaine. Je les ai laissés communiquer un bon moment seul ensemble et ensuite nous avons aidé cette âme errante à rejoindre le plan de Lumière.

Ces émouvantes retrouvailles passées, Patrick me demanda de tenter quand même une régression car il "sentait" que son malaise actuel était toujours très présent et que ces retrouvailles "conjugales" n'avaient pas de relation avec son problème récurrent.

Ma technique d'hypnose est simple, je dirai même qu'elle est naturelle car je n'ai jamais rien appris dans ce domaine. Je commence par une harmonisation des chakras de bas en haut et je m'arrête à la hauteur du 6 ème qui est situé entre les sourcils. Je garde ma main gauche à quelques centimètres derrière la tête du sujet et je procède, avec la droite, à des manœuvres circulaires que j'éloigne progressivement de ce fameux centre plus connu sous l'appellation de "troisième œil". J'incite alors d'une voix neutre et monocorde le "voyageur" à respirer profondément et régulièrement tout en acceptant de partir dans son passé.

Patrick, toujours les yeux fermés, battit rapidement des paupières et commença à me décrire un lieu et une scène de désolation. Là aussi je vais résumer car la séance dura un long moment. Voici de mémoire ce qu'il me raconta de son voyage hors du temps :

"Je suis blessé....j'ai mal...j'ai froid...c'est la nuit... je suis à moitié enfoncé dans de la boue et de la neige...nous avons perdu cette campagne... c'est la débâcle...je vais mourir...j'ai peur... je ne vais plus jamais revoir ma femme et mes enfants...tous mes camarades qui passent à coté de moi ne me portent pas secours...je veux les appeler mais je n'y arrive pas...ils me croient mort...je n'arrive plus à bouger, je suis paralysé...ils ne m'entendent pas ! Ils ne s'occupent pas moi ! Ils m'ignorent... je vais mourir ! Je vais mourir ! Sans avoir revu ma femme et mes enfants que j'aime tant".

La retraite de Russie 1812.

Devant cette scène qu'il revivait intensément avec gémissements et pleurs, je suis passé derrière lui, j'ai posé mes mains sur ses épaules et sachant par expérience qu'il ressentait une haine profonde pour, cette vie de souffrances, pour tous ces compagnons de combat qui passaient sans le voir, sans comprendre qu'il n'était pas encore mort, peut être même aussi une haine terrible contre Dieu qui n'intervenait pas pour le sauver...une  haine si forte et si profonde qu'elle a certainement entaché son corps causal, ce véhicule que nous gardons d'incarnation en incarnation.
Je lui ai alors demandé avec force et amour de pardonner pour pouvoir enfin mourir en paix.

Il poussa un râle profond, sa tête s'affaissa sur ma table et il ne bougea plus.

Je dois avouer que j'ai eu un court instant de doute pour ne pas dire de panique, j'ai vite vérifié son pouls à la hauteur du cou......Ouf ! Tout va bien, il bat régulièrement, il est toujours vivant !!!

Je lui ai demandé doucement de revenir dans cette incarnation, dans ce plan...il se redressa lentement, ouvrit les yeux et sans me regarder se mit à rire bizarrement. Il me réclama un verre d'alcool tout en continuant à ricaner ceci avec un étrange regard, il avala d'un trait le whisky que je venais de lui servir et m'en réclama aussitôt un autre. Son épouse qui était présente me souffla, inquiète, "Il ne boit pas, ce n'est pas normal !".

Je compris aussitôt ce qu'il se passait, malgré que je n’aie jamais encore expérimenté un tel retour. J'ai entouré ses épaules de mes bras et tout comme le ferait un exorciste de films d'horreur, j'ai harangué l'entité (certainement du bas astral...genre ivrogne en manque, qui passait par là), à quitter ce corps qu'elle venait de squatter, profitant certainement de cette seconde mort. Ce qu'elle fit aussitôt sans résistance et Patrick pu alors reprendre doucement possession de son enveloppe charnelle.

Nous avons pu, après cette séance de régression des plus surprenante et émouvante, situer l'époque de cette bataille, ceci grâce à tous les détails que cet ex soldat a ramené de cette très rude épreuve. D'après lui, tous les uniformes de cette armée en déroute étaient de l'époque Napoléonienne et à la description de l'environnement et de la rudesse du climat, nous pouvons supposer que cette tragédie s'est déroulée pendant la retraite de Russie.

Ce sont toutes ces précisions qui m'ont inspiré ce titre : "La seconde mort du grognard".

J'ai revu Patrick, il y a une quinzaine de jours, ses crises d'angoisse ont complètement disparues. La tache de haine imprimée dans son corps causal et la proximité parasitante de cette ancienne épouse errante, en étaient probablement la raison.

Francis.