Laetitia

Superbement racontée par l'intéressée, voilà notre journée d'hier.

De l'amour…

Dans la voiture, mes pensées étaient envahies par mille interrogations. Est-ce que Francis et Octavie vont m'accepter? Est-ce que je vais avoir peur? A qui est-ce que je vais parler? Guide, ange, parent, inconnu? Est-ce que c'est vrai que ce que je m'apprête à faire est mal, comme nous l'enseigne la religion? Est-ce que je serai damnée pour de bon? Hier, je m'attendais à mettre les pieds dans l'inconnu, et c'est de l'amour que j'ai trouvé. D'abord, celui qui régnait dans la maison, Octavie, Francis, Garfield et Lola…une atmosphère sereine et douce, baignée du parfum d'Octavie et dynamisée par la voix et les récits de Francis, tous passionnants, hallucinants, excitants: Moi aussi je veux!!! Et le moment arriva. Francis dégaine le matériel. Feuilles blanches, stylos…j'en pioche un, mon cœur va sortir par ma bouche ou par mes yeux tellement je flippe/j'ai envie/j'ai peur/non non, je me calme…je respire… j'y vais…je pose la pointe du stylo sur la feuille, Francis explique à voix haute la situation et invite à la communication. Je vois mon aura autour de mes doigts et de mon avant bras aussi bien que si je m'étais entraînée pendant 3 ans, il y a une lumière devant mes yeux qui clignote, presque aveuglante, un son bizarre dans mes oreilles, je vois la feuille avancer et reculer, il y a un truc dans mon front qui tape, je me calme, faut que je me calme…le stylo ne bouge pas. Je commence à me glacer, je me raidis, je dois changer de place. Je choisis le canapé, Francis réitère son invitation, et je commence à…convulser. Autant vous dire qu'à ce stade, je ne flippe même plus. Je suis comme "vide" et en même temps j'essaie d'analyser ce qu'on essaie de me faire comprendre, mais je ne comprends rien. Juste une espèce de sensation de peur, d'interrogation, d'incapacité à s'exprimer. Voilà, je sais, c'est quelqu'un qui ne peut pas s'exprimer parce qu'il n'y arrive pas, qui est en moi. Francis pose ses mains sur mes épaules, ce qui a pour effet de calmer mon corps et ce qu'il abrite. "Comment tu t'appelles, essaie d'utiliser la voix de Laetitia pour t'exprimer, arrête de lui faire ça, elle n'a pas mal mais arrête, calme toi" dit Francis.

J'arrive à sentir un peu plus de qui il s'agit, il ne sait pas parler, il ne sait pas écrire, s'exprimer, il est doux, très doux, il est affolé mais pas violent, même sa peur est douce, il est en train de subir lui même, ce n'est pas quelque chose qu'il veut me faire subir, et il m'aime, et je l'aime, comme je l'aime…mon amour… j'ouvre les yeux, je regarde Francis: c'est mon chat Sabian, mort cet été après des mois d'épilepsie pour lui, et de désespoir pour moi. "Va à la Lumière, va à la Lumière, Sabian, laisse ta maîtresse, tu la retrouveras dans ses rêves" Je continue à convulser, il ne comprend pas, il n'y arrive pas. Francis fait appel à l'âme groupe des chats, Sabian a l'air de se calmer. Je reprends mes esprits, façon de parler, mais je n'ai pas la certitude qu'il soit vraiment monté. Francis me re-propose le stylo, et c'est reparti pour la minute sons et lumières: basses à fond dans les oreilles, lumière clignotante, feuille qui grandit et rapetisse, aura de fous, et le stylo ne bouge pas…

On décide d'arrêter, on repart dans nos conversations, et Karim, Prince Charmant, fait son entrée. Francis lui propose chaleureusement un café, nous discutons tous les trois (Karim est un ostéopathe aux pouvoirs magiques), de thérapies, d'expériences. Et, je ne sais pas pourquoi, d'autant qu'étant assez réservée, la prise d'initiative me ressemble peu, je me saisis de la feuille et du stylo, et je les tends à Karim. Ils ont l'air un peu stupéfaits, mais ils sont d'accord. Francis explique à Karim comment s'y prendre, et lance l'Invitation. Le stylo se met à faire des arabesques. "Comment t'appelles tu?", dit Francis, "Est-ce que tu peux écrire ton prénom?" Isabelle, elle s'appelle Isabelle, et elle écrit qu'elle est contente. Contente d'être avec nous. Oh si elle savait comme nous aussi on est contents! Je l'aime immédiatement, et je vois bien que Karim aussi, il sourit, il dit qu'il sent qu'elle est heureuse et touchée, elle nous dit qu'elle a eu une belle vie, et qu'elle est morte de maladie, laissant dans la souffrance Constantin, qu'elle aime. "Isabelle, écoute moi bien, si tu es morte en 1900, Constantin est mort, lui aussi. S'il n'est pas avec toi, c'est que lui est monté à la lumière. Il faut que tu le rejoignes, il t'attend", dit Francis. Karim m'a ensuite dit qu'il voyait un tunnel fait de nuages sombres, et au bout, une grille derrière laquelle se tenait Constantin. Isabelle le voyait donc, mais n'y avait pas accès. Francis fait alors appel au Gardien du Plan, il lui demande de faire passer Isabelle à la Lumière. Karim ressent une grande joie, elle lui écrit doucement "merci Karim" d'une jolie écriture. Il a les larmes aux yeux, Francis aussi (je t'ai vu!) et moi je souris béatement / bêtement. Karim m'a expliqué qu'il n'a pas vu physiquement, le Gardien du Plan, Constantin et Isabelle. Ce qu'il en a perçu était de l'énergie. En réalité, plusieurs types d'énergie. Pour Isabelle et Constantin, leur énergie était différente, mais du même ordre. Pour le Gardien du Plan c'était autre chose. L'énergie ressentie était diffuse. C'est comme si le Gardien du Plan était l'eau, et Isabelle et Constantin les poissons. Nous sommes heureux pour Isabelle et Constantin, et j'ai mal pour Sabian, parce que je sais que je le retiens, et qu'il est toujours là. J'ai pris une première fois la décision de le faire piquer. Mes mains en tremblent… Et je vais devoir prendre pour la deuxième fois la décision de l'éloigner de moi. Francis a raison, et je dois m'y résoudre. Je sais que je le retrouverai, mais ce verbe contient en son cœur la séparation, et le mien se tord...

"Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés" (Jean, 15:12) Hier j'ai aimé, au delà de ma vue, au delà de ma dimension. J'ai aimé une personne que je ne connais pas, qui de son vivant était peut-être belle, moche, noire, blanche, fasciste, communiste, sainte ou menteuse… Mon cœur s'en est foutu, mon être entier s'en est foutu, la question ne s'est pas posée, je l'aimais et c'est Tout.

Le visible à pénétré l'invisible, par l'amour, pour l'amour, et dans l'amour. Je ne serai pas damnée parce que j'ai appliqué Son commandement.

Magistrale leçon. Merci Francis.

Laetitia.