..je vais vous offrir un très court extrait d'un dialogue que j'ai eu avec le Maître intérieur d'un ami que j'avais mis en hypnose légère, en novembre et décembre 1991. Ces échanges m'ont permis de poser de nombreuses questions, ceci sur tous les sujets qui pouvaient apporter des réponses, ou mieux d'autres questions, à mes nombreuses interrogations spirituelles de cette période d'éveil.

Aubagne, 30 novembre 1991.

Le bonheur ?

L’homme est capable d’accéder au bonheur. Le bonheur est le paroxysme de l’harmonie. Chaque idée, chaque sensation reçue de l’extérieur, chaque pulsion intérieure, chaque regard, chaque frisson, tout doit correspondre dans l’esprit à la construction du bonheur. Chacune de ces choses est une chance suprême pour l’esprit humain. Tous les bruits, toutes les lueurs sont une nourriture pour l’esprit. Bonheur, bonheur, bonheur, cette impalpable sensation née de chaque instant… Il faut apprendre à retirer de chaque chose l’harmonie, et former l’esprit au discernement et à l’analyse.

La communication ?

Chacun doit connaître les mécanismes de pensée de l’autre. Ce que vous pensez est inutile, découvrez comment vous le pensez, et pourquoi. Quels sont les mécanismes logiques ou non qui vous amènent à vos conclusions. Chaque esprit fonctionne différemment. Pouvoir comprendre le fonctionnement de chacun est irréalisable, mais essayez, cela éclaire l’esprit, l’élève, conduit au bonheur et à la lumière. Vous pouvez aussi faire appel à d’autres hommes. L’intelligence n’existe pas. Apprenez à connaître n’importe quel esprit. Chaque homme est intéressant à analyser. L’intelligence n’est pas de répondre aux questions, mais de les poser. Cela est évident, car sans cela elles n’auraient aucune raison d’être. Pourtant, chacun n’en est pas convaincu. La culture ne représente rien ou plutôt elle n’est que l’enzyme de l’intelligence. Si l’énergie semble manquer à l’un d’entre vous, il peut néanmoins trouver le courage de la réflexion dans la volonté de l’autre. Cela est possible par la communication. Une fois de plus, il est important de rechercher l’analyse profonde des mécanismes de pensée de l’autre. Écoutez vous, mais aussi les autres, ceux qui ne vous intéressent pas. Écoutez seulement leur façon de réfléchir et non pas ce qu’ils vous disent. La connaissance de l’homme est le moyen unique d’accéder au bonheur.

Les livres ?

Le livre n’a de valeur que s’il éveille le désir de la réflexion. S’il n’est que source de connaissance, il n’est rien. Il doit être pour vous celui qui vous pousse à poser les questions et non pas la source de vos réponses. Pas de salut dans la connaissance, si elle n’est pas le tremplin de la réflexion. Suis-je clair ? Rien n’est à trouver, tout est à chercher. L’existence de la solution est la négation de l’éternité. C’est pour cela que l’homme est mortel. Il ne peut vivre avec la solution.

La prière ?

La prière n’est qu’une façon de se recueillir et de réfléchir.

La méditation ?

La méditation est le transfert de l’énergie du corps dans l’esprit.

Les esprits élevés ?

L'esprit élevé peut sortir de son enveloppe, il n’a pas de corps. Il n’a de corps que pour s’adapter aux autres. Le but de l’humanité est dans sa disparition. (charnelle) La vie de l’esprit est évidemment plus facile, communiquer est plus rapide, et l’élévation est infiniment plus efficace. Tenter de quitter son enveloppe n’a aucun intérêt. Il n’est pas question de prouver aux autres, mais de montrer à soi même que l’on peut évoluer toujours plus haut et toujours plus vite. L’évolution peut amener à comprendre des notions comme l’amour, l’ennui et la mort. L’ennui est essentiel car il est une étape. Il est la bille prisonnière de la sphère : quelle que soit la façon de positionner la sphère, la bille est en sa base. C’est la stagnation de l’esprit. Donc la volonté, toujours plus grande d’évoluer, car l’homme et son esprit ne peuvent rester immobile. Pas la mort.

Définition de l'amour ?

La définition n’existe pas. L’amour est une facette du bonheur. L’amour est une somme de pulsions reçues, qui donne à l’esprit la volonté de donner. Ces pulsions sont physiques (le touché, les odeurs…), ou spirituelles (le regard, l’enrichissement mutuel…).

Les mots ?

Des mots naît l’incompréhension. Ils sont un moyen de communication stérile et insuffisant en tous cas. Vous appelez cela un apophtegme.

Apophtegme ???

"Phrase prononcée banalement qui prend dans l’esprit de celui qui écoute une «valeur» de proverbe." Vous pouvez vous parler sans mots. Écoutez vous sans parler. Tous. Il est impossible d’entendre lorsqu’on ne veut écouter. Il vous faut être bien plus à l’écoute. Vous êtes seul et vous pensez que vous ne pouvez pas entendre car personne n’est prés de vous. Il faut malgré cela écouter toujours et encore. S’il n’est pas d’esprit pour communiquer avec le vôtre, écoutez chaque son et chaque silence, ils sont aussi des esprits.

La tolérance ?

La tolérance exige de l’esprit, qu’il ait atteint le stade où il ne croit plus en l’absolu. La tolérance est pour l’esprit la possibilité de nier ce qu’il a lui-même créé, la volonté consciente de détruire son travail pour le reconstruire sur d’autres fondations ou mieux, sur des fondations moins étroites. La tolérance c’est ne pas nier, par manque de courage, une idée contraire aux conclusions que l’on a soi-même créées. Au contraire la tolérance est un atout qui permet d’alimenter par la pensée de l’autre, sa propre réflexion (même si dans un premier temps elle peut la détruire). La tolérance est difficile à acquérir, car elle doit puiser sa source dans les esprits supposés les moins évolués. Pour accéder à la tolérance, il est nécessaire d’écouter l’autre et ne pas refuser son propos, en pensant légitimement que la pensée de l’autre est une étape que l’on a déjà franchie. Aucune idée ne doit être à jamais entérinée. Chaque idée, reçue de l’autre, et supposée mauvaise, n’a pas été acquise de la même manière qu’elle aurait pu l’être par votre propre esprit. Il faut constamment rechercher quelles ont été les bases de la réflexion de l’autre, pour enrichir ses propres fondations de la pensée. C’est à chaque fois l’occasion de découvrir un nouveau chaînon manquant dans l’échafaudage qui mènera au bonheur.

Qui es-tu ?

Je suis humain. Je n’ai pas d’enveloppe. Les chemins de la réflexion doivent mener à la lumière, sans pour autant revêtir la valeur d’une démonstration. Il n’est pas d’intérêt dans la preuve. Prouver signifie que l’on a précédemment admis les données. Je ne suis pas un Dieu, ni un être supérieur, ni autre forme surhumaine. Je suis une entité humaine impalpable, mais existant en chaque homme, plus ou moins forte, selon que l’être désire ou pas, comprendre le monde qui l’entoure. Je puise ma source dans l’énergie que déploie l’homme à creuser les mystères de son existence.

N'étant pas préparé à ce dialogue provoqué en écriture automatique, j'improvisais en envoyant les mots qui venaient à mon esprit. Les séances suivantes ont été mieux structurées, plus personnelles et m'ont permis de mieux comprendre certains mécanismes "irrationnels" de l'être humain.




Francis.