Il y a quelques années déjà, un bel après-midi de novembre, je me promenais le long de la grande plage de La Ciotat. Mon regard fut attiré par l'étrange comportement, à environ 50 m du bord, d'une mouette que les provençaux appellent un "gabian". De toute évidence elle cherchait à prendre, en vain, son envol, quelque chose entravé une de ses pattes.

Je me suis assis pour mieux l'observer et je compris rapidement qu'elle commençait à être à bout de force et qu'elle ne s'en sortirait pas toute seule. Sans hésiter une seconde je me suis déshabillé, ne gardant que mon caleçon à grandes fleurs. En marchant, j’eus de l'eau jusqu'à la taille, quand je fus près d'elle, je l'ai prise dans mes bras tout en lui bloquant son grand bec qu'elle utilisa pour se défendre du danger qu'à ses yeux je représentais. Un sachet en plastique était entortillé autour d'une de ses pattes; étant plein d'eau il empêchait son envol. Délicatement, je retirai ce piège infernal et avant de la lancer vers le ciel je déposais un baiser sur sa tête en lui disant "va, tu es libre, je t'aime". Elle s'élançât dans les air en poussant de grands cris que je traduisis par de la joie et un remerciement. J'étais hors du temps et je suivis longuement des yeux ce vol libérateur. Quand je me suis retourné, je fus surpris de voir un attroupement, de personnes qui m'applaudirent vivement.

Ce jour là, mon bonheur fut immense et je le retrouve un peu en vous racontant ce sauvetage inattendu.

Francis.