J'ai retrouvé ce superbe texte, écrit par mon Ami Marc, sur la méditation.

L'état qui est susceptible de naître avec la méditation vient de lui-même lorsque les conditions le permettent. Son éclosion est le résultat de ces mêmes conditions ; non l'aboutissement de tout un travail d'efforts. Ainsi, les techniques que l'on utilise pour "méditer" ont pour objectif réel de préparer le terrain qui, une fois réceptif, permet à la méditation proprement dite de s'installer.

Il n'existe donc pas de technique infaillible ou particulière pour parvenir à méditer. Il est autant de méthodes que d'individus, quoi que les Fondements premiers restent invariablement les mêmes : tranquillité, calme serein, aspiration joyeuse et douce, ouverture confiante en la Vie.

Bien sûr, nombre de techniques essaient de favoriser le calme mental puisque les pensées sont un obstacle majeur à la méditation. Mais pourquoi le sont-elles ? Non parce qu'elles existent et traversent notre cerveau. Elles sont un obstacle parce qu'elles nous perturbent, nous troublent, nous emportent avec elles et nous tirent systématiquement à la surface. Elles recouvrent la sérénité, agitent les strates de l'esprit, ferment les portes d'un état serein en nous emportant dans une multitude d'ailleurs. Combien d'entre nous n'ont pas vu leurs tentatives se figer dans l'inconfort d'une concentration introvertie, dans la crispation, dans la désespérance de ne pouvoir arrêter un flot discontinu d'idées en tout genre ?

Pourtant, il est possible de s'ouvrir au calme mental. Il ne s'agit plus de se focaliser sur ce qui se déroule en nos têtes mais de décentrer l'attention du mental proprement dit. Un apaisement apparaîtra plus facilement si nous apprenons à écouter notre respir par exemple, ou ce qui se passe autour de nous.

L'important, pour accéder aux portes de la méditation, est de laisser couler ce qui est là - sans lutter. Comment ne pas lutter ou laisser couler demanderont certains... En prenant simplement conscience des luttes et des résistances présentes lorsque nous nous essayons à méditer. Le simple fait de les constater suffit en effet à les dissoudre. Tenter de les solutionner par une méthode ne ferait que les accentuer. En effet, la méthode induit la recherche d'un certain résultat. L'attente de ce résultat s'oppose naturellement à l'abandon et au lâcher-prise.

La méditation peut être approchée dans tout domaine, à tout instant de l'existence pour autant que notre esprit soit dans l'attitude appropriée. On peut être émerveillé, réjouit, touché au plus profond par la beauté d'une plante, d'une fleur, ou les couleurs d'un paysage. On peut être profondément ému et s'illuminer à l'écoute d'une musique qui semble nous parler. On peut toucher la méditation en peignant le meilleur que l'on a envie d'exprimer de soi, en écrivant, en chantant, en respirant. On peut même méditer dans le métro ou en faisant sa vaisselle. Le tout est d'être présent à ce que l'on vit...

Finalement, la méditation est ce moment où nous sommes profondément là, où nous nous sentons reliés à l'existence, aux autres et à tout ce qui nous entoure. C'est ce moment si intense où la pensée s'est tue pour laisser la place à un regard totalement lucide, lumineux, tranquille et ouvert sur le présent.

Les préliminaires à la méditation sont effectivement la concentration (principalement dans le cœur ou au-dessus de la tête) et l'aspiration à ce que nous concevons comme "supérieur" à soi-même. Ces deux attitudes conduisent à l'ouverture intérieure, à l'émergence de la conscience vraie et par voie de conséquence à la libération et la plénitude de l'esprit.

Mais nous sommes déjà, intérieurement. Il ne sert donc à rien de se crisper ou de se durcir à coups d'efforts brutaux pour atteindre tel ou tel résultat. Pourquoi procéder de la sorte puisque le Divin est déjà là en soi ? Non, il est juste question de trouver l'attitude intérieure qui nous rendra réceptif et ouvert à Sa présence et qui, parce qu'il y a un calme et une tranquillité, permettra que les choses spirituelles émergent d'elles-mêmes, naturellement.

L'intériorisation est un préliminaire indispensable à la méditation. Le fait de ne fonctionner qu'à la surface de l'être nous maintient dans l'agitation, dans les tensions, les efforts, et surtout cristallise l'individualité dans ce qu'elle a de plus rigide. En nous intériorisant nous pénétrons petit à petit dans des espaces plus vastes, plus souples et universels ; nous nous extrayons de la tempête pour pénétrer un océan tranquille au sein duquel tout vient le moment venu.

Les premiers temps demandent toujours un effort : nous devons forcer notre nature à prendre la bonne attitude plutôt que les mauvais plis dont elle faisait son quotidien. C'est pour cela que nous passons toujours par une première phase dite de "discipline".

Mais sincèrement : le jeu en vaut réellement la chandelle !

Marc.