Il est tout à fait normal et "sain" de reconnaître les limites que nous imposent la mort. Prendre conscience de ce caractère inéluctable, c'est prendre la mesure de la vie et de l'existence qui sont dans nos mains dès à présent. Nous sommes en effet limités dans le temps, matériellement du moins, et c'est cette limitation qui, lorsqu'elle est comprise, fait émerger un amour vrai et authentique pour le vivant.

Tant que nous n'avons pas conscience de cela, nous vivons comme les adolescents que tous nous avons été : intemporels, investis dans leur univers personnel sans grande notion de limites et d'espaces. Nous sommes alors, bien que nous croyant libres et nous-mêmes, profondément accrochés et tenus par notre besoin d'être et de savoir un peu mieux qui nous sommes (pour mieux se définir par rapport aux autres et ainsi se situer dans la vie). Mais avec la maturité, je parle d'une maturité psychologique - relationnelle - affective et intérieure, vient une acceptation profonde de la vie pour ce qu'elle est, telle qu'elle est.

Sachez, quoi qu'il en soit, que l'origine principale de ce qu'est notre monde depuis la nuit des temps et encore aujourd'hui (dans ses modes de fonctionnement, ses lois, ses conséquences, ses civilisations et systèmes sociétaux) est justement la peur de la mort. Tout ce que nous faisons depuis le début de notre histoire, guerres, conquêtes, luttes économiques, conflits sociaux, etc... Tout a pour origine la peur de la mort.

En effet, l'homme a toujours eu beaucoup de mal à reconnaître qu'il se sent extrêmement seul et qu'au fond de lui la vie n'a pas pour l'instant beaucoup de sens. Le jour où il se connaîtra mieux alors le visage du monde changera intégralement.

Marc.