Ce témoignage de mon Ami Marc s'intitule "Une rencontre". Nous nous trouvons tous les deux à une extrémité opposée de l'hexagone, mais nos cœurs et nos âmes sont très proches et un jour, peut être dans cette incarnation, nous nous rencontrerons.

J'avais 22 ans... Un jour je participais à un stage rebirth animé par un de mes proches amis. Il utilise cette technique dans un sens "évolutif" et non pas simplement "conventionnel" au sens où il essaie d'offrir aux autres un travail intérieur visant à traverser ce que Jung nommait " l'ombre " pour l'intégrer et libérer l'être véritable qui se tient voilé derrière - autrement dit l'être intérieur ou "conscience de l'âme".

Après une journée d'exercices préparatoires (travail de la conscience dans le corps, circulation des énergies, etc...) nous entamons notre rebirth.

La musique démarre : elle est là pour nous donner un rythme au sens où une fois lancé, l'animateur parle peu pour laisser la place en chacun à l'intimité qui lui correspond le mieux. Nous sommes tous allongés, chaudement blottis dans nos couvertures. Et le travail commence.

Puis à un moment, j'entends des amis allongés un peu plus loin qui commencent à pleurer, discrètement tout d'abord puis plus intensément. A cet instant, une prise de conscience se fait en moi et une phrase se formule toute seule dans ma tête (je redonne ici une idée de celle-ci pour tenter de l'exprimer avec des mots, mais la reformuler telle qu'elle était m'est impossible): "quelle souffrance porte secrètement l’Être qui demeure au cœur de soi ; si seulement nous savions à quel point il nous porte et à quel point les poids qui nous font tant de mal sont aussi les siens".

Là se produit un éclatement de lumière dans ma tête et une pression extrême dans le cerveau. Simultanément je prends peur tant j'ai l'impression que mon crâne va exploser en mille morceaux. Tout juste après cet "événement" qui ne dura que peut-être une seconde ou deux, je suis emporté en un autre lieu. Mon corps est là, allongé, et je suis amené quelque part ailleurs.

J'arrive à un seuil et je rentre. Une sorte de temple (mais une retraduction symbolique de mon esprit). Autour de cet endroit, il n'y a qu'un espace infini, sans aucun bruit. J'entre dans dans ce lieu et j'y vois plusieurs êtres, peut-être une vingtaine. Je les vois bien évidemment comme je verrai n'importe qui dans la rue (je n'étais pas endormi ni en train de fantasmer). Parmi eux, assis, un Être majestueux que je reconnais immédiatement : plus encore, nous nous reconnaissons car nous sommes amis. Il m'invite à m'approcher de lui (dialogue sans mot) et je viens m'installer à ses pieds. Spontanément je pose ma tête sur ses jambes.

Je ferme naturellement les yeux et nos consciences ne sont plus qu'une. Plus exactement, il prend ma conscience dans la sienne et nos esprits ne sont plus qu'un seul. Il me montre alors ce qu'il voit dans sa propre conscience et j'y découvre une infinité de mondes, d'univers, d'êtres. Et en même temps qu'il me montre cela, je sens aussi à quel point il se coule lui-même en tout cela, à quel point il est profondément présent en tout cela ; invisible, silencieux, mais pourtant bel et bien là. Et il porte tout cela, il porte tout, éternellement et à jamais présent.

Certaines pensées commencent à agiter mon esprit. Changer le Monde... Comment faire pour que ce Monde, si meurtri et engoncé dans l'Ombre s'élève enfin par dessus les eaux et s'ouvre à la Vérité.

Et je lui parles... Je lui demande : "mais comment faire ? Cela suffit de vivre ainsi !! Que devons nous-faire ? Que pouvons-nous faire ? Que faut-il faire ?

Là, sa Présence se rapproche, comme si nos cœurs se rejoignaient pour n'en former qu'un seul. Sa voix aussi se rapproche et devient plus intime. Il me montre alors la Terre, comme vue de l'espace. Et sans aucun mot il me fait à nouveau plonger dans sa conscience.

Je le vois alors dans la Terre elle-même. Il se coule en elle. Je le vois en tous les êtres qui la peuplent car il se coule en eux. Il se coule avec un même amour, une même force, une même confiance en le plus juste et le plus "mauvais". Il se coule en tous parce qu'il est leur promesse de Vie, il est le fondement même de leur Être profond. Et il n'y a que lui, il n'y a que cela.

Il m'explique alors que peu importent les chemins puisqu'au bout de chaque route qu'emprunte l'homme il est là et l'attend. Peu importe les actes, peu importent les erreurs puisque tous les enfants reviendront un jour à leur maison. Et que quoi qu'il advienne dans ce Monde que nous connaissons il le porte indéfiniment, éternellement. Et que parce qu'il le porte, le Monde s'ouvrira un jour à sa vérité. Qu'importe le temps...

Mais au-delà de tout ceci, et tandis qu'il m'avait accueilli un instant dans sa conscience comme un ami, je perçus un Amour, une Compassion, une Confiance et une Détermination que je ne parviendrai jamais à décrire.

Depuis ce jour, sa voix m'habite toujours, son regard est toujours présent, son sourire et sa douceur aussi. Mais je n'ai plus jamais vu le Monde comme je le voyais avant...

Fraternellement,

Marc.