Récit d'Ayaël.

Ce que je vais raconter ici est un fait récent...et ma vraie première expérience avec un esprit ( de manière active...c'est à dire que je ne me suis pas contenté de le voir ). J'étais apparemment endormie...mais tout était vraiment trop net, trop réel...Et ça n'avait rien d'un univers onirique. Je voyais ma chambre éclairée seulement par la faible luminosité du couloir, et de la veilleuse du couloir. Tout était calme et tranquille, pas un bruit. Puis soudain mon sang se glace...je vois apparaître une orbe assez grande de couleur blanche et mauve qui vient sans cesse faire le même circuit. Elle arrivait au coin de ma chambre avançait un peu et repartait dans le salon en longeant le mur. Je ne me rappelle plus comment mais j'ai reconnu mon père (il est vivant), de qui d'ailleurs...je l'ai appris, je tiens mon don de voir les esprits. Je savais par mon ange gardien, que pour me protéger il avait cadenassé ce don chez moi quand j'étais petite...pour me protéger. Et avant ce moment j'avais bien vu quelques esprits...mais souvent dans mes rêves.

Depuis quelques temps pourtant j'entendais des voix, de timbres et de tons différents...qui pouvaient même parler dans des langues étrangères. Des pans de conversation par ci par là...et je ressentais beaucoup mieux les esprits qu'avant.

J'avais depuis un moment la sensation que mon père avait décidé de décadenasser mes dons en quelque sorte, et de me transmettre cela. Il avait d'ailleurs été fort malade, et avait failli mourir...de plus cela faisait des années que je ne l'avais pas vu. Je porte le nom de mon beau père que je considère d'ailleurs comme un père aussi. Mon père, pour information, n'a jamais vécu avec ma mère et moi, mais je le voyais des fois.

Et là cette nuit, je le voyais (avec un corps astral ??!!) qui venait me rendre visite. Puis à sa seconde ronde, comme un prof qui enseigne sa première leçon à un élève...il est revenu accompagné de ma "première mission" si j'ose dire. Il est revenu avec un esprit...je ne voyais de lui qu'une sorte de brouillard, et il me faisait peur.

J'ai tenté de garder mon sang froid, parce qu'un mort n'est pas un phénomène de foire...c'est un être qui a été parmi nous un jour, et qui pense, qui aime, qui a peur. Il parlait par saccades et disait continuellement qu'il fallait appeler l'assitante sociale. Il avait l'air d'avoir subit un traumatisme...ou d'être mort si vite qu'il ne s'en était pas encore rendu compte. J'ai commencé à lui parler en lui demandant son nom, mais il était trop secoué pour me répondre. Je lui ai parlé en lui disant que sans doute des gens chers l'attendaient de l'autre côté, et que ses proches seraient appaisés de le savoir en paix. Je voulais le convaincre d'aller vers la lumière...il m'a écoutée sans me répondre...et s'est un peu éloigné.

Je me souviens que pour l'entendre je devais coller mon oreille contre une espèce de souffle...mais sans faire exprès il me faisait mal en parlant. Sa voix était comme un souffle brûlant qui me faisait horriblement mal à l'oreille. Quand il s'est éloigné j'ai cru que il ne m'avait pas écoutée...et que j'avais échoué.

Et soudain j'ai vu très vaguement une sorte de gouffre un peu doré au dessus de sa forme indistincte...il a levé ce qui semblait être sa tête vers cette dernière...et a été happé par la lumière.

Je me suis alors "réveillée"...mais plus qu'étrange, je n'avais, en fait jamais fermé l'oeil. Mes yeux étaient demeurés ouverts.

Perplexe, et aussi émue je me suis levée, et j'ai refais le trajet que mon père avait fait (l'orbe du début), et là j'ai eu un frisson...je sentais sa trace énergétique. Je me suis rendue compte que en passant dans mon salon il était passé devant la cage de mon lapin.

Sachant qu'il était sensible à ces choses je suis allée voir un peu inquiète. Grand bien m'en a pris ! Il était dans un coin de sa cage, aplati, couinant de peur, et ses intestins avaient lâché sous l'émotion. Quand il m'a vu (il a l'habitude de mes apparitions nocturnes), il a paru soulagé. J'ai mis dix minutes à le calmer

Et je précise que, l'oreille que j'avais collée contre le souffle du fantôme, me faisait horriblement mal.

Ayaël.