Bonjour à tous.

Je m’intéresse (je devrais dire me ré-intéresse…) aux NDE / EMI depuis quelques mois. Tout l’objet de mon post est de vous dire à quelle occasion je me suis ré-intéressé à ces sujets. Cela risque d’être un peu long et je m’en excuse par avance. Mais il s’agit d’une expérience que je ne suis pas prêt d’oublier. Cela vous paraîtra également sans doute un peu décousu mais je n’ai pas l’habitude de parler de ma petite personne. Je fais moi-même actuellement le tri des pièces du puzzle et il me faudra sans doute plusieurs posts pour vous brosser une image à peu prés complète de la démarche dans laquelle je me situe actuellement.

J’ai beaucoup lu d’articles sur les recherches en cours en anglais plus souvent qu’en français il faut bien le dire. Je tiens à dire également que je lis tout ce qui me tombe sous la main sans a priori : aussi bien les articles « pro » que « anti ». Je tiens (ou en tout cas j’essaie de..) à garder un esprit critique bien que mon opinion profonde et je dirais « naturelle » soit faite.

Pour autant je pense profondément que ce n’est pas en rejetant en bloc les sceptiques que l’on fera progresser l’acceptation des phénomènes liés aux EMI ou aux autres états de conscience modifiée. L’approche adoptée par les scientifiques intéressés réellement (j’entends par la, les scientifiques intellectuellement honnêtes se posant de VRAIES questions sans a priori) par les EMI me semble bonne : patiemment ils écoutent, puis analysent, puis démontent un pas un les arguments avancés par les sceptiques. Je pense que c’est le bon chemin à suivre. Ce sera long mais tant pis : on en est qu’au début de toute façon et on a tout le temps.

Pour ma part j’aurais déjà deux arguments à proposer aux tenants du scepticisme et de la science à tout prix :

1) le premier est celui parfaitement accepté en matière d’analyse scientifique (si l’on veut combattre des scientifiques sceptiques autant jouer sur leur terrain…) du principe du « Rasoir d’Ockham ». En quoi consiste ce principe pour ceux qui ne connaissent pas ? Appliqué aux domaines scientifiques le principe du « Rasoir d’Ockham » dit ceci : toute chose étant égale par ailleurs, pour expliquer scientifiquement un phénomène et si deux théories se présentent à vous l’une très complexe et l’autre extrêmement simple : il y a de fortes chances que la théorie la plus simple soit la bonne. Pourquoi est ce que je fais appel au principe du « Rasoir d’Ockham » ? Parce que les scientifiques et les chercheurs y font appel tous les jours : Einstein s’en servait pour échafauder ses théories sur l’espace et le temps, Stephen Hawkins le célèbre astro physicien qui cherche à unifier la théorie de la Relativité Générale et la physique quantique s’en sert également. De nombreux scientifiques se servent de ce principe un peu comme ça les arrange et notamment pour mettre un coup de « rasoir » (d’où le nom) dans leur postulat de départ. Autrement dit les scientifiques se servent souvent du « rasoir » pour trancher à la base toute question métaphysique : si un phénomène se déroule c’est parce qu’il est le résultat de processus observables et donc tout ce qui n’est pas observable n’existe pas. Bing ! le rasoir a tranché. Ce principe positiviste un peu trop poussé avait conduit certains contemporains d’Einstein à dire que si les molécules ne sont pas observables alors elles n’existent pas. Einstein a prouvé un peu plus tard que ces gus la s’étaient plantés. Comprenez moi bien et je me répète on ne peut contredire un scientifique sceptique qu’en utilisant les outils avec lesquels il joue tous les jours.

Par ailleurs et pour revenir sur Ockham beaucoup de scientifiques ont oubliés que celui-ci disait également « … Les preuves empiriques sont aussi nécessaires et valables que les autres… » Autrement dit pour Ockham une preuve liée à une observation répétée (empirique) était aussi valable qu’une preuve obtenue en labo. Enfin et c’est également ce qui est très important dans le principe d’Ockham le début de la phrase : « toutes choses étant égales par ailleurs… ». Qu’est ce que ça veut dire ? : cela signifie que pour toute chose comparée avec une autre : les différences ou les similitudes restent vraies quoi qu’il arrive. Or s’il est bien un domaine dans lequel l’étude a été procédée selon ce principe scientifique c’est celui de l’étude des EMI. Il a été démontré qu’une EMI n’est PAS un rêve, et n’est PAS une hallucination due soit à une chimie du cerveau modifiée telle que chez les schizophrènes ou lors de la prise d’hallucinogènes. « Toutes choses… » sont donc bien « …égales… » dans leur différence « …par ailleurs ». Appliqué aux EMI qu’est ce que cela nous donne ? : Entre une théorie voulant que les EMI soient dues à un ou des phénomène(s) chimiques du cerveau extrêmement complexes faisant appel à de soi-disant images communes à l’ensemble de l’espèce humaine. Et le tout survenant dans des conditions dans lesquelles on sait que le cerveau ne peut avoir aucune activité etc etc. ET une théorie voulant simplement que la conscience se prolonge au-delà de l’activité mécanique du cerveau…(après on appellera cela : âme, esprit… peu importe) A votre avis laquelle est la bonne parce que la plus simple ? … et toujours selon ce bon vieux principe du « rasoir d’Ockham » ? Je ne vous fais pas un dessin.

Par ailleurs et toujours à ce chapitre il y a beaucoup de postulats pris par les scientifiques sceptiques que je n’arrive pas à suivre. Ces derniers ont à répondre selon leurs schémas à une question extrêmement complexe de leur point de vue : comment se fait il que des humains aussi éloignés les uns des autres par des critères d’age de sexe et de culture différentes ramènent des témoignages (dont déjà on ne sait pas comment ils peuvent être enregistrés eu égard à « l’état » dans lequel se trouve le cerveau au moment de la survenance de cette mémorisation) aussi clairs et surtout présentant des similitudes aussi frappantes ?

N’étant pas plus intelligent qu’un autre et si l’on se place deux secondes dans leurs baskets, pour ma part lorsque j’ai à faire face à une question qui parait extrêmement complexe, je tente de revenir à des principes extrêmement simples pour trouver une réponse. Or voici ce que je sais avec mes faibles connaissances : La mémorisation pour peu que l’on admette que celle-ci soit bien opérée par le cerveau, est un phénomène extrêmement fragile. Il suffit pour s’en rendre compte de faire appel à notre vie de tous les jours : . Si vous êtes fatigués : vous mémoriserez moins bien que d’habitude . Si vous êtes stressés : idem . Si vous êtes âgés : idem (désolé c’est comme ça on retient mieux à 20 ans qu’à 70) . Voire tout simplement (et on a vraiment le sentiment que cela n’est jamais arrivé aux sceptiques…) si vous avez abusé de l’alcool. Une bonne cuite et je ne vous fais pas un dessin de l’état de votre mémoire le lendemain matin. Outre le mal aux cheveux c’est souvent le grand trou noir sur ce qui s’est passé et les bêtises que vous avez pu dire ou faire. Bon ce n’est pas bien grave deux aspirines et ça repart. Malgré ces simples constatations les scientifiques sceptiques ne sourcillent pas en prétendant que le cerveau des "expérienceurs" dans un état traumatique autrement plus grave que ce que je viens de décrire (coma, absence d’oxygénation j’en passe et des meilleures…) serait capable de fixer des souvenirs d’une précision hallucinante (sans jeu de mots). Je ne parle même pas d’un EEG plat… Bon soit… faisons comme si… D’un simple point de vue de « bon sens » ça ne me parait pas très probable mais bon… tentons de continuer dans cette voie pour voir ce que ça donne. (Si j’avais su que l’absence d’oxygène était bonne pour le cerveau et la mémorisation, j’aurais pris tous mes cours de fac en apnée, ça m’aurait évité de bachoter pour passer mes examens…Passons.)

Au delà du simple « bon sens » et d’un point de vue scientifique si cher à nos sympathiques sceptiques. Ces derniers agissent (ou dira t’on mauvaise langue que nous sommes : que cela les arrange ?) comme si les structures du cerveau et les processus de mémorisation étaient identiques d’un cerveau à l’autre. Or on sait bien que ce n’est pas le cas et surtout (et c’est sans doute la le plus intéressant…) ce n’est pas le cas ne serait-ce qu’entre hommes et femmes. Désolé les gars c’est scientifiquement prouvé : - Promenez deux personnes en voiture (un homme et une femme) et demandez leur de décrire le chemin parcouru : l’homme aura tendance à se référer a des coordonnées spatiales : le bloc de maisons etc. La femme, elle se réfèrera à des indices : on est passé devant la pharmacie, la boulangerie etc… Le cerveau de l’homme projette son environnement en trois dimensions plus facilement que celui de la femme. Cela vient de l’époque ou l’on chassait.. - En revanche le cerveau féminin opère le sens de l’ouïe avec les deux hémisphères celui de l’homme avec un seul. C’est scientifiquement prouvé également. La femme « écoute » avec la totalité de son cerveau et nous autres pauvres hommes avec la moitié seulement. Le sempiternel reproche féminin du… « tu m’écoutes pas quand je parle… » vient de trouver sa réponse scientifique : c’est normal on peut pas !!! C’est ce que je dis à ma douce épouse lorsqu’elle me donne l’itinéraire en voiture : 1) mon cerveau masculin n’est pas fait pour conduire (donc appréciation d’un environnement en 3 dimensions) et écouter en même temps. 2) comme vous autres femmes êtes nulles en projection tridimensionnelle… le résultat de la conjugaison du 1) et du 2) va invariablement arriver au fait que l’on va se paumer… Encore un grand drame de la vie conjugale expliqué par la science… c’est fort la science quand même. Bon trêve de plaisanterie. Tout ça pour dire quoi ?? Eh bien que malgré les différences inhérentes aux connexions intra-cervicales des uns et des autres (des unes et des autres) les souvenirs des expérienceurs malgré des variantes restent identiques en de nombreux points. Donc ne serait-ce que d’un point de vue physiologique les théories sceptiques liés à une « certaine » chimie du cerveau ne tiennent pas la route. Si c’était le cas on peut dire que quasiment chaque expérienceur reviendrait avec une expérience complètement personnelle et en tout cas radicalement différente de celle de son voisin. Pour faire court, et pour faire une démonstration par l’absurde : c’est un petit peu comme si on prenait une population d’une centaine de personnes, tous ages, cultures et sexes représentés à laquelle on demanderait d’absorber du LSD. Est-ce que l’on s’attendrait alors à ce que ces cent personnes (prenez mille ce serait pareil) fassent exactement le même « trip » ?. Ce serait impossible on voit bien que ça cloche : certains verraient des éléphants roses, d’autres des dragons rouges et d’autres encore des fleurs dorées...(liste non exhaustive). En revanche des milliers de personnes reviennent d’une EMI avec des souvenirs similaires mais dans ce cas on trouve des scientifiques « éclairés » pour nous dire : « …c’est normal, c’est scientifiquement explicable… ». Ah bon ? ben moi je veux bien et j’attends vos explications de pied ferme.

2) ème argument (jusqu’à maintenant c’était seulement le 1er ?) Il est certains phénomènes dits « paranormaux » qui sont acceptés de tous (ou presque : toujours les mêmes sceptiques irréductibles) et qui pourtant ne trouvent aucune explication scientifique. Il sont constatés, utilisés et c’est tout. Un peu comme vous pouvez utiliser une voiture sans avoir besoin d’être ingénieur mécanicien. Vous mettez la clé dans le contact vous tournez : ça marche. Vous avez selon vos connaissances une vague idée de ce qui se passe sous le capot… mais de la a démonter et à remonter complètement un moteur… C’est pas votre problème ni le mien d’ailleurs. Le phénomène « paranormal » dont je veux parler est connu de tous, surtout à la campagne : ce sont les « sourciers ». J’AIMERAIS UN JOUR QU’UN SCIENTIFIQUE M’EXPLIQUE COMMENT CA MARCHE. Un gus se balade avec une vague branche à moitié cassée et quasiment, immanquablement lorsque il y a une source la branche « baisse la tête ». Parfois la source est à quelques dizaines, centaines de mètres sous terre : ça change rien. Il vous dit : « la y’a de l’eau »…En surface y’a que des caillasses, pas la moindre trace de flotte. Tu creuses et effectivement y’a de l’eau. Certains n’utilisent d’ailleurs pas une baguette mais un pendule : ça marche aussi. Mais bon selon les scientifiques il parait que la radiesthésie c’est de la foutaise. J’ai vu des sourciers pratiquer leur activité au sein d’une entreprise créé spécialement à cet effet. L’entreprise en question vous propose de trouver la source, de creuser pour la mettre à jour et si jamais ils se sont plantés ils ne vous font pas payer le coût du forage. Donc le résultat est garanti sur facture : autant vous dire qu’ils savent ce qu’ils font vu le coût des travaux de forage. C’est en Sologne que j’ai vu les sourciers les plus forts. Le gus se pointe avec son pendule (ou sa branche cassée) et puis il vous dit sans le moindre plan de cadastre ou plan géologique : « sur votre terrain l’eau vient de là, s’écoule par là, ici vous avez une source de 30m3 de débit à environ 50 mètres de profondeur et là une source de 50m3 à environ 100m de profondeur. »… ah bon ? et vous savez tout ça avec votre morceau de bois ou votre boule de noël au bout de la chaînette la ?? Ben c’est fort !! vous lisez pas l’avenir dans les entrailles de lapin mort aussi des fois ? non passque il faut que je joue au loto. Le type creuse à l’endroit dit et l’eau jaillit comme un geyser. Waaaah l’aut’ eh c’est rien que du bol. De quoi ? vous vivez de ça ? ah bon ben vous avez beaucoup de bol alors.

Non trêve de blague : comment ça marche ? Magnétisme ??? ben si l’eau agissait sur le bois comme un aimant de boussole ça se saurait : tous les arbres autour des lacs seraient à l’horizontale. Non ça marche pas mon explication ça doit être autre chose !! Par ailleurs il me semble bien que le bois c’est super isolant comme matière. Donc les ondes électromagnétiques tu peux pas les capter avec. Sinon toutes nos antennes sur les toits seraient en pin des landes : ce serait plus joli pour le décor mais je pense qu’on l’aurait remarqué. Bon alors cette explication scientifique ça vient Je vois pas beaucoup de doigts se lever dans la classe. Qu’est ce qu’il dit le cancre la bas au fond ??? C’est le sourcier qui fait « antenne » avec son propre corps. Mais dites moi jeune fou il me semble que les scientifiques que vous êtes ont démontrés déjà au 19éme siècle que le magnétisme animal n’existait pas. Je ne fais que reprendre ce que vous avez dit. Ah et puis tant qu’on y est à propos de « magnétisme animal qui n’existe pas » vous me ferez un devoir pour demain qui m’explique comment les oiseaux migrateurs peuvent ils parcourir des milliers de bornes dans un sens puis dans l’autre et retrouver invariablement leur nid d’origine alors que ceux-ci ne sont mêmes pas équipés du GPS. Les spécialistes des oiseaux disent qu’ils utilisent les courants magnétiques terrestre ce qui parait assez logique vu qu’on n’a pas encore trouvé d’autres moyens sur de se diriger lorsque l’on voyage sur cette bonne vieille planète Terre. Les courants marins ou aériens fluctuent en permanence et se diriger aux étoiles ne permet pas d’avoir une précision de quelques mètres. Donc vous qui ne croyez qu’a ce que vous voyez, vous me dissèquerez un oiseau d’ici demain et vous me montrerez la glande métallique, ou je ne sais quoi, présente dans le cerveau d’un oiseau et qui lui permet de se diriger en fonction des courants magnétiques terrestres. Si vous ne la trouvez pas vous m’expliquerez comment l’oiseau peut bien se débrouiller pour se « caler » sur un courant magnétique sans aimant et sans aucune pièce métallique. Moi qui suis marin et qui pilote des avions vous n’imaginez pas à quel point ça m’arrangerait de pouvoir me passer d’une boussole ou d’un compas. Bon je m’emporte, désolé mais il y a des sujets comme ceux la qui ont tendance à me faire monter la moutarde au nez. Si le sujet des sourciers vous intéresse je vous conseille la lecture de ceci : http://www.marcopietteurediteur.com/livredonnee/chapitre/28.chapitre1.pdf une thèse de VRAIS scientifiques à l’esprit ouvert qui ont décidés d’aborder le phénomène des sourciers et de la radiesthésie sans a priori.

Tout ça pour vous dire qu’il est dans ma nature d’être un pragmatique forcené. Attention j’ai dit pragmatique et non pas sceptique. Pour ma part la différence est essentielle. Le pragmatique cherche à comprendre avec un esprit ouvert et est donc apte à changer d’opinion alors qu’un vrai sceptique sera sceptique quoi qu’il arrive. En fait je pense que beaucoup de sceptiques sont des pragmatiques qui s’ignorent?.

Les présentations étant faites voici quelle a été ma petite expérience : J’ai 37 ans, je suis marié à une femme fantastique (qui elle a vécu une courte NDE ce qui n’est pas mon cas. Etant atteinte d’une malformation cardiaque de naissance une fibrillation l’a emmenée aux portes de la mort à l’age de 14 ans. Elle en a réchappé ce qui est heureux sinon nous ne nous serions pas connu. Un jour je pense qu’elle prendra sa plume pour apporter son témoignage). J’ai un bon boulot mais que je ne considère pas essentiel à ma vie. J’ai des amis que je considère eux essentiels à ma vie. Comme 50% de la population j’ai mal au dos et un peu partout : j’ai les pieds les plus plats du monde selon mon médecin ce qui n’arrange pas les choses. Bref rien d’extraordinaire : je suis un hyper actif depuis tout môme, stressé de la vie comme tout le monde. Pas de quoi fouetter un chat. En février de cette année l’un de mes meilleurs amis me propose d’aller voir l’un de ses potes qui est ostéopathe, épris de médecine chinoise et passionné d’arts martiaux, histoire d’essayer de mettre un peu d’ordre dans toutes ces douleurs quotidiennes qui finissent par vous empoisonner la vie. Je lui dis que des ostéos j’en ai déjà vu une demi-douzaine et qu’un de plus ou de moins… boh pourquoi pas je ne suis pas contre. Mon pote est motard comme moi. Le jour du rendez-vous il me dit : laisse ta moto c’est moi qui t’accompagne. Bon ben d’accord alors on y va. On arrive sur place après un bon morceau d’autoroute (je déteste être passager sur une moto : j’ai peur. D’autant que pour ma part j’ai une Harley et je roule super pépère alors que la majorité de mes copains motards enquillent comme des dingues. J’ai déjà ramassé un ou deux cadavres de gamins de mon age sur le bord de la route et je sais ce que peut être la bêtise de voir sa vie stoppée net par un arbre ou un rail de sécurité). Mon pote avant qu’on entre dans le cabinet me dit : tu verras il est un peu bizarre, il ne te fera pas payer la consultation et il choisira de te traiter ou non. « Ah ??? » puis nous entrons il fait les présentations et nous laisse. Le copain ostéo en question est un peu plus jeune que moi : c’est un gaillard costaud avec des boucles blondes de chérubin et un regard bleu acier à vous transpercer le crâne. Un peu le regard d’un fou malicieux du type qui n’a pas l’air d’être vraiment en prise avec notre monde. Son cabinet est hébergé directement au sein d’un hospice pour personnes âgées. Histoire d’engager la conversation je lui demande en quoi consiste son boulot ici. Il me répond : j’aide les gens à mourir…avant ici les vieux crevaient…à présent ils meurent tout simplement. Je saisis la nuance et je lui dis « ah ! » cherchant à changer de sujet le plus rapidement possible : tout ce qui ayant trait à la mort de prés ou de loin m’ayant toujours mis très mal à l’aise. J’ai pourtant connu un certain nombre de deuils dans ma vie mais rien à faire pour moi mourir reste la plus grande injustice qui soit : aussi bien pour la personne concernée que pour ses proches.

L’ostéo avec son regard rigolard (par ailleurs il sourit tout le temps) me saisit par le poignet je devrais dire par le pouls du poignet et me dit : tu as mal là, là et là… Je cherche pas à comprendre comment il fait pour savoir ça juste en me tenant le poignet et je lui dis qu’effectivement il a tout bon. Il me dit alors : tu sais ce qu’il y a de plus important dans la vie ? Je réfléchis : ma femme, ma famille, mes amis, mon boulot, ma bécane mais bon je sens que sa question est plus profonde que ça et je lui dis : non finalement je ne sais pas ce qu’il y a de plus important dans la vie. Il me répond sans rire : c’est l’amour ! La mon esprit se fend en deux. Une partie se dit : ouh la la la on est parti dans un trip mystico, new age machin truc et ce genre de chose à tendance à me gonfler très rapidement. Il en résulte que cette partie de mon esprit ferme sa gueule mais éprouve un peu de pitié compassée comme vous en éprouveriez pour un ami qui vous avouerait qu’à 40 ans il croit encore au père Noël. L’autre partie de mon esprit se dit : mais pourquoi il me dit ça ce con. Je sais très bien qu’il a raison et qu’il n’y a rien de plus important que l’amour. Que tout le reste compte pour des prunes, que c’est un écran de fumée que l’on se construit devant les yeux jour après jour. Mais à la fois c’est vraiment pas juste et c’est trop dur à supporter le fait qu’on ait que l’amour à distiller autour de soi parce qu’il suffit de regarder un peu le monde autour de soi pour se rendre compte que l’humanité n’a pas hissé cette valeur parmi le top 10 de ses priorités. Et pourtant, et pourtant, une fois tout bien pesé, tout bien épluché je sais qu’il a raison et je lui en veux de me balancer ça en pleine poire. J’ai mis des années à mettre mon mouchoir par-dessus, il va pas tout me bousiller maintenant l’ostéo angélique là. Bref je lui sers un laconique : « tu as sans doute raison » et basta. La dessus il me fait déshabiller et m’allonge sur sa table de praticien. Il utilise une sorte d’onguent qui sent très fort l’eucalyptus et m’en distille juste sur des points précis sur le corps. Il me dit : j’attends que ça fasse effet c’est juste de l’essence d’eucalyptus en gel, je m’en sers à la place des aiguilles d’acupuncture. C’est pas désagréable, ça fait frais et ça sent bon. La dessus il me manipule les membres ainsi que des points précis qui n’ont rien à voir avec le siège de mes douleurs, pendant presque une demi heure. Ses manipulations ne sont pas celles que je connais de me séances chez les autres ostéos que j’ai pu visiter. Il me fait un mal de chien mais bon j’ai l’habitude et je sais qu’après ça va mieux. Au bout d’un moment il me fait mettre debout et me dit doucement : tu ne veux pas lâcher prise ! Je lui réponds : comment ça je ne veux pas lâcher ça fait 30 min. qu’il me manipule comme si j’étais un morceau de chewing gum et lui me prétend que je ne veux pas lâcher. Il me reprend par le pouls et me dit : « non tu ne veux pas lâcher et pourtant tu n’es pas loin. On va essayer autre chose ». Je comprends rien à ce qu’il me raconte. Il me dit très gentiment « je vais te frapper… » « Pardon ?? » Il me dit « oui je vais te frapper, ne cherche pas à résister au coup mais prépare toi ». Il cherche un point précis avec ses doigts au niveau de ma poitrine, il arme son poing et me frappe. Le coup n’est pas très fort, je n’ai pas vraiment mal mais c’est comme si ça explosait à l’intérieur de mon corps. Je m’écroule, il me retient et me rallonge sur la table et là venue de je ne sais où une vague gigantesque balaye tout et je me mets à pleurer tout ce que je peux. Je ne comprends pas ce qui m’arrive je chiale, je chiale, j’essaie de me raisonner en me disant : mais pourquoi est que tu pleures comme ça ? ta vie n’est pas triste, tu n’es pas triste. Mais il n’y a rien à faire je pleure comme un malade, tant et tellement que j’en ai des spasmes dans tout le corps que je ne peux pas contrôler. A vrai dire je n’essaie pas, je laisse aller. Ca dure un bon moment et puis je finis par me calmer.

Au bout d’un autre moment je me lève, j’ai les jambes en coton et elles ont du mal à me soutenir, entre-temps l’ostéo m’a laissé seul pour que je me remette. Je le croise dans son bureau il est mort de rire et me dit : la tu as lâché prise, c’est bien. C’est rare d’y arriver en une seule séance. Je me rhabille et sors à l’extérieur. Chose exceptionnelle pour un mois de février le temps est magnifique et je m’assois sur les marches. Je suis détendu comme jamais je ne l’ai été de ma vie. Je suis serein et je nage dans une paix extraordinaire. Je regarde autour de moi le ciel, les arbres, le soleil. Je suis en « connexion » avec tout cela. Je regarde l’arbre et je « suis » la feuille. Je regarde le ciel et je « suis » dedans. Tout est beau, magnifique, je suis en harmonie avec tout cela. Plus rien n’a d’importance. Je ne sens pas le froid. Ma vue de myope est précise, détaillée, comme « aiguisée ». Je ne suis plus que regard et contemplation. Un bon moment plus tard que je suis incapable d’évaluer, je repars en moto avec mon pote après avoir remercié un million de fois le copain ostéo. Mon pote à moi a bien fait de me dire de laisser ma moto chez moi j’aurais été incapable de conduire. Mais bon il savait ce qui allait m’arriver le petit cachotier. Les effets de la « séance » ont duré une bonne semaine. A la suite de ça je me suis ré intéressé aux EMI. Plus je lis et plus je me trouve de points communs avec les "expérienceurs" non pas à cause de la « séance » ça vient de plus loin. Mais je vous raconterai tout ça une autre fois j’ai déjà du suffisamment vous saouler avec mes histoires.



Raspa.