Article inspiré et commencé devant le spectacle fabuleux de la baie d'Halong.


Baie d'Halong

Nous sommes en réalité un être double (pendant la majorité de notre parcours spirituel). Durkheim parle de l'être existentiel et de l’Être essentiel...le premier étant le "je" dans la matière (plan physique), bien imbibé, influencé et même dirigé par son ego, surtout au début de notre long apprentissage dans ce plan de l'expérience. Le second étant notre vraie réalité, notre dimension Divine, tant que nous ne nous sommes pas "réalisé" : notre Maître intérieur. Cette longue dualité terminée, nous redevenons UN......."Je" avec une majuscule en quelque sorte.

Dans mon article, teinté d'humour, "Dieu est un éternel étudiant", je parle de ces parcelles de lui même que le Big Boss laisse descendre, après un "contrat" avec ses propres "cellules", dans différents plans jusqu'au plus bas, le plus "grossier", qui est notre dimension physique....l'enfer de la mythologie chrétienne, comme j'aime à le répéter.
Ces parcelles divines sont l'union de l’Être essentiel avec son extension existentielle éphémère : Nous, petites marionnettes qui gesticulent (souvent inutilement) dans la matière.

Ma première expérience, celle qui m'incita à réfléchir sur ce vaste sujet, fut un dialogue, sur trois jours, en novembre 1991, avec le M I (Maître intérieur) de mon ami S.

Après m'avoir confié qu'il ressentait souvent, même dans des endroits et moments inopportuns, le besoin presque insurmontable d'écrire, sans même savoir quel sujet il allait aborder, nous décidâmes de tenter une séance d'écriture automatique. Il faut dire que j'avais découvert, depuis peu de temps, cette "possibilité" qui consiste à provoquer chez les autres ce phénomène de communication avec l'invisible....ce qui n'est pas complètement juste, car il m'est arrivé d'établir un dialogue avec des personnes incarnées endormies....mais revenons à notre sujet initial.
Il entra très rapidement en sommeil magnétique (hypnose légère) et il écrivit à toute vitesse, dépassant même la feuille de papier pour continuer sur la table. Je fus obligé de l'arrêter pour qu'il se discipline dans cette technique surprenante et irrationnelle.
Je pensais que nous avions un contact avec une âme errante ou une entité autre, mais la qualité et la sureté des réponses que je reçu d'emblée me firent vite réaliser que ce n'était pas le cas. Voici un court extrait pris au début de cette première communication...fragment où cette "entité" se présente elle-même. Le moment de surprise passé, je lui demande qui il est :

Q : Mais qui es-tu ?

R : Je suis ce que l'esprit de S. aurait voulu être. Je suis le sommet de son échafaudage de pensée. Je suis le but de sa vie. Je suis la dernière étape.
Il mourra dans l'union de nous deux. Je ne peux pas tout dire. J'existe par lui, il mourra par moi. Je suis les cieux qui feront s'envoler son esprit. Je suis le guide qui lui expliquera quel est le bonheur, comment il faut trouver sa façon d'évoluer et de gagner l'amour de son propre esprit.
Le bonheur n'est autre que la profonde certitude d'avoir un esprit sans limite.
Il faut toujours pouvoir s'élever. Nous le pouvons, mais seulement par la réflexion intense, celle qui nous use, nous blesse et amène notre corps au chaos (comprendre "changement).
Je ne suis pas un esprit. Je dois exister au travers de l'élévation de son esprit. Si il peut arriver très haut, je ne pourrai plus m'arrêter de savoir.

Q : Es-tu l'esprit de S. ?

R : Je ne lui appartiens pas, mais je le pousse vers la réflexion. Je n'ai pas de nature.

Q : Mais qui es-tu alors ?

R : Je ne suis pas un Dieu, ni un être supérieur, ni autre forme surhumaine.
Je suis une entité humaine impalpable, mais existant en chaque homme, plus ou moins forte, selon que l'être désire ou pas, comprendre le monde qui l'entoure.

Q : Depuis quand es-tu avec S. ?

R : Depuis toujours, je ne lui appartiens pas, mais je n'aurai pas d'existence sans lui.


Aujourd'hui, en lisant l'ouvrage de mon ami Christophe Allain : "Journal d'un éveil du 3 ème œil", je retrouve ce type de communication entre lui et celui qu'il nomme "la lumière" (moi supérieur). Je vais, là aussi, choisir les phrases qui le définissent, qui l'identifient. En voici quelques extraits choisis pour rester sur le sujet abordé :  le Maître intérieur.


Expérience 54 :

Christophe : A chaque idée qui me vient, j'ai la réponse instantanément d'en haut. J'aurais aussi bien pu dire que j'ai réfléchi à la chose, mais le fait que tout soit limpide, instantané et surtout que je reçoive l'énergie lumineuse par le chakra coronal, ne laisse aucun doute à ce sujet.

Lumière : Chaque fois que tu parles dans ta tête, tu fais intervenir deux parties fractionnées de toi même.

C : Avec Pascal (ami spiritualiste de Christophe) on parlait de petits "moi" qui forment la personnalité et qui se battent entre eux.

L : C'est le principe, mais il est plus large que ça : il englobe tout ce qui est caché en toi. La notion d'inconscient ou subconscient peut être une manière de voir les choses, mais il y a plus simple. En fait, tu as une part visible et une part cachée : une part de toi en lumière et une part dans l'ombre. Tant qu'une seule part de toi-même est dans l'ombre, alors tu as un dialogue intérieur puisque tu es fragmenté. Cette part d'ombre est présente et peu importe d'où elle vient : il s'agit de parts de toi même que tu refoules. Pour les libérer et les mettre en lumière tu dois simplement les voir et les accepter, c'est tout. Pour ça tu as plein d'indices : puisque ton monde extérieur est le reflet de ton monde intérieur, il n'a clairement que l'existence que tu veux bien lui donner au final.

Tant que tu n'acceptes pas ce qui cloche en toi, tu es mis en face de la même expérience, encore et encore. Une solution plus sage reste de discuter directement avec moi : ça m'évite de provoquer des expériences plus ou moins déplaisantes dans ta vie. Le problème est le même pour l'enfant intérieur : si tu ne l'écoutes pas, il te rend malade. Si tu ne m'écoutes pas, je provoque une expérience, et l'expérience sera de plus en plus forte jusqu'à ce que tu écoutes.

C : Tu es quoi exactement ?

L : Considère que je suis une part plus élevée de toi même : une part que tu veux intégrer. Notre séparation est illusoire mais tu ne peux pleinement m'accepter qu'à partir du moment où tu as levé toutes les parts d'ombre en toi : il n'y a pas d'autres solutions. Tu sauras quand tu m'auras accepté, parce qu'à ce moment là, tu m'auras intégré en toi et il n'y aura plus de séparation entre nous, nous n'aurons plus besoin de discuter.


A propos de cette dernière phrase de la plus haute importance, le second jour du dialogue avec le M I de mon ami S., j'ai ressenti une certaine jalousie provoquée par cette possibilité de communiquer et de pouvoir poser toutes les questions que je voulais au Moi supérieur de mon ami. Alors, beaucoup moins timide qu'au début de nos échanges, je me suis risqué à cette question certainement soufflée par mon ego :

Q : Je cherche et médite beaucoup, et pourtant je ne communique avec aucune “entité”.

R : L’esprit n’est pas forcement séparé de sa motivation. Il est possible de ne pas ressentir une présence qui aide à la méditation.
Je peux être pour S. ce que tu es pour toi-même.
Ta foi suffit. La foi n’est que la volonté inépuisable de s’élever. La volonté peut être chez certains vacillante ou incertaine.


Tout ceci me laisse penser que tant que nous croyons n'être que cette partie existentielle, nous sommes plus ou moins absorbé et influencé par notre ego...j'irai même jusqu'à penser que les deux ne font, plus ou moins, qu'un en fonction de notre degré d'évolution spirituelle à travers ce pèlerinage de l'âme tout au long de ses incarnations dans la matière.
L'être existentiel n'est qu'une "extension" de l'Etre essentiel que nous somme vraiment...une parcelle divine curieuse de tout expérimenter, le bien comme le mal (lire "Dieu est un éternel étudiant") et c'est bien pour cela qu'il faut, à un certain niveau spirituel, oublier ces notions de bonnes ou mauvaises épreuves pour n'utiliser que le mot "expériences".
J'ai l'impression que cet Etre essentiel, qui ne pourrait pas "survivre" dans ce plan à vibrations trop lourdes, se contente d'y "plonger" sa main... c'est une image qui n'est pas dénuée de bon "sens", car justement nous en avons cinq comme les cinq doigts d'une main. Donc nous devenons, dès notre première incarnation, ce palpeur dans le plan de l'Expérience (dimension physique) de notre propre partie divine, donc du Divin, ceci par la vue, l'ouïe, le toucher, l'odorat et le goût.
Notre dualité prend ici sa source et cette illusion diminuera avec notre élévation spirituelle. C'est une dualité à sens unique, car notre Etre essentiel nous intègre toujours et ne perd pas de vue (expression amusante, le concernant) que nous sommes une petite partie de lui même qu'il expérimente avec Amour. Cette séparation provisoire est voulue, elle est nécessaire à sa propre évolution vers des niveaux hautement supérieurs qui échappent à notre entendement d'êtres en trois dimensions.
Toutes nos incarnations répétitives, dans ce plan qui est l'enfer des religions, avec leurs lots d'expériences (naissance, croissance, études, sexualité, travail, amitiés, mariage, séparations, maladies, morts etc.) ne sont que prétextes  à expériences spirituelles en attendant la réunification (communion, fusion, réalisation etc.) libératrice de cette dimension difficile.
J'explique, dans un autre article, qu'à mon niveau je ne cherche pas à comprendre, à expliquer ou à atteindre Dieu, mais qu'ayant le sens de la hiérarchie je cherche plutôt à me rapprocher de son représentant le plus présent en moi : mon Maître intérieur, mon Etre essentiel...bien que je pense, avec l'expérience, que c'est nous qui sommes présent en Lui.

Mon mantra personnel, celui qui débute chacune de mes méditations journalières, résume bien cet article sur cet immense sujet de la dualité de l'homme incarné :
"Je suis Francis, ton enfant, ton Serviteur. Intègre moi complètement, gouverne notre vie et que Sa volonté s'accomplisse à travers nous dans la matière".

Je ne cherche pas à aimer ma partie Divine, ou "pire" adorer Dieu ! Cela est trop facile !!!...J'ambitionne uniquement de gagner, par le comportement de la pensée juste, de la parole juste et du geste juste, son Amour.


Hoi An, Vietnam, le 03/11/2010.

Hoi An 2

Francis.